Ramzi Najjar disparu, les mass media en deuil
Posted on 2020 Dec,03  | By Elie Jabre

With over three decades of experience in the advertising field, former Chairman and CEO of DDB Lebanon, Elie Jabre, pays a tribute to his dear friend and colleague Ramsay Najjar, who passed away on the 20th of November 2020.


« All of us who professionally use the mass media are the shapers of society. We can vulgarize that society. We can brutalize it. Or we can help lift it onto a higher level.” --Bill Bernbach, fondateur de l’Agence de Publicité DDB.

 

Ramzi Najjar a œuvré fermement dans le domaine de la publicité et de la communication, et a élevé la société à un niveau supérieur. Publicitaire, il a exploité entièrement son cerveau gauche, rationnel, et son cerveau droit, émotionnel, avec courage et obstination pour créer des pubs ; émerveillement pour les yeux, les oreilles et le cœur.

Jongleur, avec la langue arabe et la langue de Shakespeare, ses traits d’esprit et ses réponses du tac au tac, coulaient comme des vagues. Lors d’une réunion, où le gouvernement avait détruit et bannit l’affichage, la réplique de Ramzi était bouleversante : « affiche afiche. »

En tant que collègues et concurrents nous attendions l’arrivage des publicités créés par le tandem, Ramzi Najjar et Eli Khoury.

A la beauté du visuel s’ajoutait la beauté et la pertinence du verbe. Le publicitaire contribue autant que l’inventeur d’une marque (Brand) à en être un copropriétaire. On se souvient, et ce depuis déjà vingt ans, de Solidere, Aishti, Sannine, la banque Byblos, Touch, la Jordanie etc.

Pour moderniser l’image du Royaume Hachémite, qui mieux que le tandem, Ramzi, Eli. La publicité ne peut pas tricher, elle doit faire ressortir les réalités à travers les angles du vrai, du beau et du juste. Ramzi a continué à être un proche conseiller du roi de Jordanie pour de nombreuses années.

Malheureusement, contrairement aux dirigeants du monde entier, les nôtres aiment bien entendre les communicateurs leur dresser des feuilles de route, mais ils restent attachés à leurs schèmes de pensée figés et à leurs « on sait quoi faire ».

Certes Ramzi a essayé de transcender, par sa pensée et ses mots, cet univers politique sclérosé et asséché. Certainement, il a marqué des points, mais n’a pas réussi à briser des barrières et à faire rayonner des visages d’hommes politiques, comme il l’a fait pour les marques qu’il a aimées et travaillées.

Le métier de publicitaire et de communicateur, n’est pas encore éteint au Liban. Le modèle laissé par Ramzi Najjar sera une plateforme pour la formation d’une nouvelle génération de communicateurs, qui créera, à son tour, une nouvelle génération d’hommes politiques et de gouvernants, capable d’élever la société à un plus haut niveau.


This tribute was first published in L'Orient-Le-Jour newspaper